Réussite à l'université : les politiques de redoublement et de relégation pointées du doigt

Posté le 19/03/2018  —  Actualité précédente / suivante

Une étude menée par le professeur Jean-Paul Lambert, recteur honoraire de l'Université Saint-Louis, pointe du doigt les liens étroits entre les chances de réussite à l'Université et les pratiques de redoublement dans le secondaire.

Politique de redoublement

En Fédération Wallonie-Bruxelles, la politique de redoublement s'est intensifiée et on compte 61 % d'élèves présentant une ou plusieurs années de retard en 5e année secondaire.

Or, le taux moyen de réussite en première année de bachelier à l'Université se situe entre 37 et 43 %. Et le retard scolaire est un des facteurs discriminants, comme le montrent les chiffres: les étudiant qui n'ont jamais redoublé ont 50 % de chance de réussir leur première année d'études supérieures tandis que les élèves en retard voient leurs chances de réussite réduites de moitié pour passer à 25 %.

Politique de relégation

En Fédération Wallonie-Bruxelles, la relégation est souvent présentée comme une solution au redoublement, incitant les élèves à passer du général au technique ou au professionnel.

Cela engendre une augmentation de la part des étudiants universitaires issus des filières de qualification. Or, le taux de réussite de ces étudiants est de 10 %, là où un élève issu de l'enseignement secondaire général est de 40 %, ce qui explique la dégradation du taux de réussite global des étudiants en première année de bachelier.

Mais le choix de l'option en secondaire est aussi déterminant. Ainsi, on constate que le taux de réussite des étudiants issus du général dans des options réputées exigeantes (comme les mathématiques par exemple) s'élève à 50 % alors qu'il tombe à 30 % pour les élèves n'ayant pas choisis ces options.

Ces constats, bien qu'ils aient été établis pour l'Université, peuvent parfaitement être transposables à l'ensemble de l'enseignement supérieur.

Le Soir, 19 mars 2018


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