Couvreur : ces jeunes qui relèvent le défi malgré la pénurie

Posté le 25/02/2025  —  Actualité précédente / suivante

Alors que le secteur de la construction peine à attirer de nouveaux talents, certains jeunes font le choix audacieux de se tourner vers le métier de couvreur. À l’Ifapme de Braine-le-Comte, Maïko et Tom suivent une formation exigeante qui les prépare à un métier aussi technique que physique. Pourtant, ils font figure d’exception dans un domaine confronté à une forte pénurie de main-d’œuvre.

Selon les chiffres d’Embuild, la fédération du secteur de la construction, 17.576 jeunes ont suivi une formation en construction en Belgique durant l’année scolaire 2022-2023, un chiffre qui reste stable depuis 2018 mais qui accuse une baisse de 18 % sur dix ans. En Wallonie, seuls 5.477 étudiants étaient inscrits, un nombre insuffisant pour répondre aux besoins criants du marché. Malgré des campagnes de sensibilisation, les jeunes semblent se détourner de ces métiers jugés difficiles et exigeants.

Nicolas Delrée, formateur à l’Ifapme et couvreur de métier, en fait le constat amer. « En première année, on commence avec une vingtaine d’élèves, mais à la fin des trois ans de formation, seuls six en moyenne décrochent leur diplôme. » Selon lui, les conditions de travail, marquées par les intempéries, expliquent une partie des abandons. Pourtant, il souligne les progrès réalisés en matière de sécurité et de confort grâce aux nouvelles technologies, comme l’utilisation de grues et d’échafaudages mieux adaptés.

Des jeunes passionnés et déterminés

Malgré ces difficultés, certains jeunes restent convaincus de leur choix. Maïko Valdemi, 19 ans, a grandi dans une famille de couvreurs et s’est lancé avec détermination dans cette voie. « J’aime ce métier parce qu’il est varié. Il faut sans cesse s’adapter à des types de toitures différents et utiliser plusieurs matériaux », explique-t-il. Son ambition est claire : « J’aimerais être plus fort que mon père pour qu’il soit fier de moi et, un jour, créer ma propre entreprise. »

Tom De Middeleer, 18 ans, suit lui aussi la formation avec sérieux. Issu d’une lignée de couvreurs, il voit dans ce métier un véritable savoir-faire artisanal, notamment avec la zinguerie et la soudure. Son objectif est de reprendre l’entreprise familiale, une ambition qui témoigne de sa motivation. « Il ne faut pas hésiter à essayer. Ce serait dommage que ces métiers disparaissent », lance-t-il comme un appel aux jeunes générations.

Des formations en alternance pour un avenir assuré

À l’Ifapme, la formation se déroule en alternance, avec un jour de cours par semaine et le reste du temps passé en entreprise. Dès la première année, les apprentis perçoivent une rémunération, qui débute à 359 euros par mois pour un contrat de 40 heures par semaine. Une fois diplômés, ils peuvent prétendre à un salaire attractif de 19,97 euros brut de l’heure en tant que manœuvres spécialisés.

Cependant, la pénurie ne touche pas seulement les jeunes apprentis. Le manque de formateurs est également un frein à la transmission du métier. « Il est difficile de trouver des patrons prêts à consacrer du temps à l’enseignement », déplore Nicolas Delrée.

Pour tenter d’inverser la tendance, certains passionnés comme Cédric Degreef multiplient les initiatives. Depuis quatre ans, il organise Découvre Toit une Passion, un événement visant à faire découvrir le métier au grand public. La prochaine édition aura lieu le 25 mai à Tubize. Une opportunité pour susciter de nouvelles vocations et redonner à la couverture ses lettres de noblesse.

 Le Soir, 25 février 2025


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