Les femmes plus diplômées que les hommes en Belgique
| Posté le 26/05/2024 — Actualité précédente / suivante |
En 2021, 37% des Belges étaient diplômés de l’enseignement supérieur, avec une nette prédominance des femmes parmi eux. Selon le recensement de Statbel, 42% des femmes âgées de 25 à 64 ans possédaient un diplôme de l’enseignement supérieur, contre seulement 32% des hommes. En revanche, environ 10% de la population n’a pas de diplôme ou ne possède que le certificat de l’enseignement primaire, un chiffre similaire pour les deux genres.
Marie Verhoeven, professeure de sociologie à l’UCLouvain, souligne que ces chiffres varient selon les orientations d’étude, certaines filières restant majoritairement masculines. Malgré tout, le niveau d’instruction a globalement augmenté, particulièrement chez les femmes. En Wallonie, 73% des femmes de 25 à 64 ans ont au moins un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur, contre 66% des hommes. À Bruxelles, ce pourcentage est de 68% pour les femmes et de 65% pour les hommes.
Depuis plusieurs décennies, les filles réussissent mieux que les garçons à l’école. Elles se montrent plus persévérantes et décrochent moins. Les modèles familiaux influencent cette réussite scolaire. "Les filles rentrent plus facilement dans le moule scolaire et se conforment davantage aux attentes scolaires," explique Hugues Draelants, professeur de sociologie à l’UCLouvain. Marie Verhoeven ajoute que les filles sont davantage éduquées à des attitudes d’attention, d’écoute et de respect des règles, tandis que l’on tolère plus souvent que les garçons soient turbulents.
Les jeunes générations : un niveau de diplôme supérieur
Les jeunes générations sont plus diplômées. Nationalement, 42% des 25-29 ans possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur. En 2021, 49% des jeunes femmes de cette tranche d’âge avaient ce niveau de qualification, contre 34% des jeunes hommes. "Les femmes ont objectivement 'plus à gagner' que les hommes en obtenant des titres scolaires, en termes de mobilité sociale et de reconnaissance," note Marie Verhoeven. La prolongation de l’obligation scolaire jusqu’à 18 ans et la massification de l’enseignement dans les années 1980 ont également boosté les aspirations à des études supérieures.
Aujourd’hui, un diplôme de l’enseignement supérieur est souvent indispensable pour s’insérer professionnellement. "Dans les années 1970-1980, il n’était pas forcément nécessaire d’avoir un diplôme supérieur pour trouver un emploi. Aujourd’hui, les diplômes de l’enseignement secondaire sont souvent insuffisants," explique Hugues Draelants. Les personnes diplômées sont mieux protégées contre le chômage.
Le Brabant Wallon, région exemplaire
Le Brabant Wallon se distingue par sa forte proportion de diplômés de l’enseignement supérieur, avec 50% de sa population titulaire de ce diplôme. "Ce succès s’explique par des populations économiquement et culturellement favorisées," commente Hugues Draelants. À l’inverse, 11% de la population du Hainaut et de Liège n’a pas de diplôme ou n’a que le certificat de l’enseignement primaire. Bruxelles-Capitale présente un taux de 18% de citoyens sans diplôme ou avec seulement le diplôme primaire, soit le double des autres régions. Cela s’explique par les caractéristiques sociologiques et démographiques de la population bruxelloise.
Les femmes et les jeunes générations sont désormais plus souvent diplômées de l’enseignement supérieur, un phénomène bien connu des sociologues qui s’est accentué ces dernières années. Cette tendance souligne l’évolution des parcours scolaires et l’importance croissante des diplômes dans la société actuelle.
RTBF Actus, 26 mai 2024
