Les élèves du secondaire victimes d'une scolarité à trous
Posté le 07/02/2020 — Actualité précédente / suivante |
Les horaires de cours sont fortement perturbés par l'absence de professeurs.
La Fapeo (Fédération des associations de parents de l'enseignement officiel) a mené une enquête auprès de 500 familles dans le but d'objectiver le nombre d'heures de cours dont les élèves francophones ont été privés entre le 1er septembre et les examens de mi-décembre 2019.
Cette enquête démontre que la pénurie et l'absentéisme des professeurs provoque d'importantes conséquences auprès des élèves qui se retrouvent avec un horaire à trous.
Les constats
- en maternel et en primaire, le phénomène semble peu présent;
- c'est dans l'enseignement secondaire que le problème est le plus important.
Les chiffres
- Les absences d'une à deux heures par semaine sont mentionnées par 5 familles sur dix;
- tandis qu'elles sont 4 sur 10 à estimer que les élèves ratent entre 3 et 5 heures de cours par semaine;
- une sur dix estime que les cours non donnés dépassent 6 heures par semaine.
Ces heures de cours non données, où les élèves sont "à l'étude" ou simplement renvoyés chez eux, sont appelées les "heures blanches".
Des différences entre les réseaux
Tous les réseaux sont touchés par la pénurie et l'absentéisme des professeurs mais ils ne le sont pas tous de la même manière:
- dans le réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement, 68% des élèves ont minimum 3 heures de cours non donnés par semaine;
- dans le réseau des communes et provinces, ils sont 59% à se trouver dans la même situation;
- dans le libre confessionnel, ils sont 48%.
Les cours concernés
- 30% des absences concernent les cours de mathématiques, sciences, français et néerlandais;
- entre 15 et 20 % concernent les cours d'anglais, d'histoire et de géographie;
- entre 10 et 15% concernent les cours de philosophie et citoyenneté, éducation physique, religion, morale et les cours à option.
Quelles conséquences pour les élèves
Cette scolarité à trous est évidemment pénalisante pour les élèves. Le phénomène provoque:
- un désintérêt généralisé pour l'école;
- des retards qui s'accumulent;
- des difficultés à atteindre les compétences fixées par le législateur et des échecs aux examens.
La demande de la Fapeo
A l'heure où le Pacte d'excellence prend forme, la Fapeo souhaite attirer l'attention des politiques sur ce phénomène pour que des solutions soient trouvées à long terme.
A court terme, elle demande qu'un encadrement pédagogique constructif soit mis en place pendant ces heures blanches, comme des activités culturelles, des labos de langue, etc.
La ministre de l'Education, Caroline Désir, se dit attentive au phénomène et souhaite rendre le combat contre la pénurie d'enseignants prioritaire.
Le Soir, 7 février 2020