L'enquête Pisa livre d'autres résultats intéressants
| Posté le 04/12/2019 — Actualité précédente / suivante |
On savait que les tests Pisa permettaient d’évaluer les acquis des élèves de 15 ans, mais on sait moins qu'ils évaluent aussi le comportement des enseignants et l'ambiance de classe.
Le comportement des enseignants
Pisa a interrogé les directions de 107 écoles secondaires francophones, en leur demandant de noter cinq indicateurs censés créer un climat défavorable aux apprentissages. Ainsi, on découvre que :
- 60% des enseignants ont tendance à résister au changement;
- le taux d'absentéisme est important (44%);
- 35% des professeurs n'apportent pas de réponse aux besoins individuels des élèves;
- 26% ne sont pas suffisamment préparés pour les cours ;
- 23% font preuve d'une sévérité excessive.
Ces éléments créent un "indice des comportements entravant l'apprentissage" indiquant si les comportements des enseignants constituent ou non un problème pour l'apprentissage. Le test Pisa met en évidence le fait que l'indice des entraves est plus important en Belgique, et en particulier en Fédération Wallonie-Bruxelles, que la moyenne des pays de l'OCDE, se plaçant ainsi à la 39e place sur 40.
Face à ces résultats, les syndicats pointent également un problème de management dans les directions, qui ne sont pas formées pour diriger une équipe et qui ne soutiennent pas suffisamment les enseignants.
L'ambiance de classe
Le test Pisa étudie aussi le climat scolaire ou "climat de discipline", sur la base des déclarations des directions et des élèves, ce qui permet de jauger la qualité de la gestion de la classe.
De nouveau, la Fédération Wallonie-Bruxelles se trouve en retrait, l'indice moyen de climat de discipline étant de -0,27 alors que la moyenne de l'OCDE est de 0,04.
Voici ce que les jeunes déclarent:
- 50 % d'entre eux sont perturbés par le bruit et l'agitation en classe;
- plus de 38% ne commencent pas à travailler dès le début du cours;
- 36,5 % n'écoutent pas le professeur.
Des constats qui affectent évidemment le bien-être et les performances scolaires des adolescents.
Le Soir, 4 décembre 2019
