Promotion sociale : une réforme sous le feu des critiques
Posté le 18/03/2025 — Actualité suivante |
La réforme de l'enseignement de Promotion sociale suscite une vague d'inquiétude et d'indignation parmi les enseignants et les acteurs du secteur. Portée par le Contrat 2035, cette refonte est perçue comme une menace pour un modèle pédagogique inclusif et humaniste, au profit d'une logique inspirée du secteur privé.
Annoncé en février 2025, le Contrat 2035 de l'Enseignement pour Adultes (EPS) s'inscrit dans une dynamique amorcée en 2022 par les gouvernements régionaux et communautaires. Cette réforme, fruit d'un état des lieux mené en 2023, vise à restructurer l'EPS en profondeur. Cependant, ses opposants y voient une dérive vers une marchandisation accrue, avec des conséquences lourdes sur l'accessibilité et la qualité de l'enseignement.
Une logique de rentabilité au détriment de l'humain
Le projet repose sur plusieurs axes polémiques : rationalisation des coûts, création de "Pôles d'excellence", digitalisation massive des cours, et suppression progressive des statuts enseignants au profit d'une flexibilisation des ressources humaines. La mise en place de micro-formations adaptées aux besoins immédiats du marché du travail, ainsi que l'implication croissante d'acteurs privés dans la conception et la gestion des formations, sont perçues comme des signaux alarmants.
Les enseignants craignent que ces mesures ne transforment l'EPS en une simple plateforme de certification rapide, déconnectée de sa mission initiale : favoriser l'épanouissement individuel et l'insertion sociale, culturelle et scolaire des apprenants. L'accent mis sur l'efficience économique risque de marginaliser les publics les plus vulnérables, qui trouvent aujourd'hui dans la Promotion sociale un espace d'apprentissage adapté à leurs besoins.
Un rejet massif du corps enseignant
Cette réforme, dénoncée comme une réplique des logiques managériales du secteur privé, ne convainc pas. Les syndicats et collectifs d'enseignants s'insurgent contre ce qu'ils considèrent comme une trahison des principes fondamentaux de l'EPS. Plusieurs mouvements de protestation se sont déjà organisés, révélant un malaise profond face à une transformation jugée brutale et inadaptée aux réalités du terrain.
Alors que la ministre de l'Enseignement, Valérie Glatigny, défend un projet présenté comme une modernisation nécessaire, les opposants y voient la désintégration d'un système qui a fait ses preuves. Entre vision gestionnaire et défense d'un enseignement humain et accessible, la bataille autour de l'avenir de la Promotion sociale ne fait que commencer.
Le Soir, 18 mars 2025