Moins d’une formation sur deux réellement annoncée dans l’enseignement pour adultes

Posté le 18/10/2025  —  Actualité suivante

Dans l’enseignement pour adultes en Fédération Wallonie-Bruxelles, moins de 50 % des formations annoncées sont effectivement mise en œuvre comme prévu. Ce phénomène soulève de nombreuses questions sur la planification, la communication et l’adéquation entre l’offre et la demande.

Selon les chiffres dévoilés, une proportion substantielle de publics-adultes se voit proposer des « formations annoncées » qui ne se concrétisent pas. Le résultat : des attentes frustrées, des ressources mobilisées inutilement — et un sentiment grandissant que l’offre ne répond pas véritablement aux besoins.

Les causes identifiées

Plusieurs facteurs expliquent ce déséquilibre :

  • Un mauvais calibrage entre l’offre et la demande, avec parfois l’ouverture de modules pour lesquels l’inscription est trop faible.
  • Des contraintes logistiques ou organisationnelles (locaux, personnel, horaires) qui retardent ou empêchent le démarrage des formations.
  • Une communication optimiste mais peu réaliste, dans laquelle des formations sont annoncées pour répondre à des besoins, mais sans que tous les prérequis soient remplis.
  • Le défi de l’adaptation aux besoins des adultes (horaires décalés, rythme, modalités pédagogiques) qui rend certaines formations plus difficiles à mener que prévu.

Les conséquences pour les apprenants

Pour les adultes qui s’engagent dans une démarche de formation, l’échec de la mise en œuvre d’un module prévu peut avoir plusieurs impacts :

  • Perte de temps et d’énergie, avec une incertitude accrue quant à la poursuite de leur projet.
  • Sentiment d’abandon ou de découragement, d’autant plus que ces formations sont souvent des opportunités de reconversion ou d’élévation de qualification.
  • Moindre confiance dans l’institution éducative en charge de l’enseignement aux adultes, ce qui peut réduire la participation à d’autres modules.

Les responsables de la WBE et des centres de formation pour adultes reconnaissent le défi : il s’agit non seulement de planifier davantage de formations, mais aussi de les rendre réellement opérationnelles. Parmi les pistes envisagées :

  • Renforcer l’analyse de la demande avant le lancement de formations pour s’assurer du nombre suffisant d’inscriptions.
  • Améliorer la coordination entre les pouvoirs organisateurs, les centres et les facilitateurs logistiques.
  • Adapter les formats pédagogiques pour mieux coller aux contraintes des adultes (horaires du soir, modules plus courts, distance/hybridation).
  • Mieux informer les publics sur les conditions de mise en œuvre et les risques de report ou d’annulation, afin de limiter les déceptions.

L’enseignement pour adultes joue un rôle clé dans l’inclusion sociale et professionnelle, en permettant à des personnes d’acquérir ou de renforcer des compétences, de se reconvertir ou de s’adapter aux mutations du marché du travail. Le constat qu’une majorité des formations annoncées ne se concrétise pas remet en cause l’efficacité de cet outil. Il est urgent que l’investissement ne soit plus seulement sur la communication de l’offre, mais sur sa réalisation concrète.

Le Soir, 18 octobre 2025


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