L’IA au service de l’éducation : la Flandre teste, la Fédération Wallonie-Bruxelles reste prudente

Posté le 27/10/2024  —  Actualité précédente / suivante

En Flandre, un projet novateur est en cours pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans le suivi des élèves en difficulté scolaire. La plateforme numérique « Smartschool » lance un programme pilote destiné à repérer les signes de difficultés d’apprentissage, une initiative suivie de près par les acteurs éducatifs. Du côté francophone, cependant, cette technologie n’est pas encore envisagée dans les établissements scolaires, selon Valérie Glatigny, ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).

Dès la fin des vacances d’automne, dix écoles secondaires flamandes vont expérimenter un nouvel outil d’IA intégré à « Smartschool », une plateforme de communication largement utilisée dans les écoles flamandes. Cette fonction de signalisation intelligente permettra de repérer des signes potentiels de difficulté scolaire. L’algorithme, développé en collaboration avec le réseau d’enseignement flamand « GO! », se basera sur trois éléments : la fréquence d’utilisation de « Smartschool » par chaque élève, ses performances académiques ainsi que ses absences.

Cet outil se limite pour le moment à une fonction d’alerte sans recommandations pour l’accompagnement pédagogique, ce qui laisse aux établissements et aux enseignants la liberté de déterminer les actions à entreprendre. Si les tests sont positifs, davantage d’écoles pourraient intégrer ce dispositif pour renforcer la détection précoce des problèmes d’apprentissage.

La Fédération Wallonie-Bruxelles : prudence et alternatives locales

Dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, aucune expérimentation de ce type avec « Smartschool » n’est actuellement prévue. La ministre Valérie Glatigny rappelle que l’implémentation d’une telle technologie nécessiterait une procédure d’appel d’offres, comme pour tout service ou équipement public.

Cependant, la FWB ne reste pas en retrait en matière d’outils numériques. Plusieurs établissements scolaires ont adopté des plateformes comme « APSchool » ou « Scolarès », qui facilitent les interactions entre les élèves, les parents, et le personnel enseignant. Ces outils permettent d’accéder à des informations essentielles sur la vie scolaire, allant de l’agenda des cours aux ressources pédagogiques.

Le DAccE : un outil numérique pour le suivi de l’élève en FWB

Pour le suivi des difficultés d’apprentissage, la FWB a développé un autre dispositif, le « Dossier d’accompagnement de l’élève (DAccE) ».  Conçu dans le cadre du Pacte d’excellence, le « DAccE » est une solution numérique qui compile des informations sur le parcours scolaire de chaque élève. Accessible aux équipes pédagogiques et aux centres PMS, cet outil permet de suivre les progrès et les besoins spécifiques de l’élève tout au long de sa scolarité. En cas de changement d’école, le « DAccE » facilite également le transfert des informations essentielles pour assurer une continuité dans le suivi pédagogique.

Bien que prudente, la ministre Glatigny reste ouverte à l’innovation. Elle souligne l’intérêt des nouvelles technologies pour améliorer l’accompagnement scolaire, sans toutefois écarter la nécessité d’une approche mesurée et adaptée aux réalités locales.

Vers un avenir connecté pour l’éducation ?

L’initiative flamande de « Smartschool » ouvre la voie à une réflexion plus large sur l’utilisation de l’IA dans le suivi scolaire. Tandis que la Flandre expérimente, la Fédération Wallonie-Bruxelles observe ces avancées avec intérêt, sans précipitation, mais en restant attentive aux opportunités technologiques qui pourraient enrichir le parcours éducatif des élèves.

Si l’IA est en train de transformer de nombreux secteurs, son rôle dans l’éducation, notamment dans l’accompagnement des élèves en difficulté, se dessine progressivement et appelle à une vigilance quant à son usage et ses implications éthiques.

Le Soir, 27 octobre 2024


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