L’essor discret de l’enseignement privé dans le supérieur

Posté le 20/08/2024  —  Actualité précédente / suivante

Chaque année, un nombre croissant d’étudiants se tournent vers les établissements privés pour leur formation dans l’enseignement supérieur. 

Loin de vouloir alimenter une opposition entre les secteurs privé et public, certains, comme Emmanuelle W. Luyeye, récemment diplômée de l’ISTEC-Bruxelles, insistent sur la complémentarité des deux systèmes. « Ce qui compte vraiment, c'est que nous acquérons tous des compétences professionnelles solides », affirme la jeune diplômée, originaire de la République démocratique du Congo. Elle a choisi cette école privée bruxelloise pour son offre unique de formations en alternance, soulignant la qualité de l'accompagnement qu'elle y a reçu, comparé aux grandes structures universitaires plus impersonnelles.

L’ISTEC-Bruxelles, spécialisée dans le commerce et le marketing, illustre bien la réalité de ces institutions privées qui, bien que discrètes dans le paysage éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles, attirent chaque année des centaines d'étudiants. Ces écoles, souvent choisies par des étudiants ayant perdu leur finançabilité dans le système public ou en quête d’un enseignement spécifique, peinent pourtant à trouver leur place dans le système éducatif belge francophone.

Les établissements privés ne délivrent pas de diplômes reconnus par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui explique leur présence moins visible par rapport à des pays comme la France ou même la Flandre. Toutefois, cette absence de reconnaissance n'empêche pas ces institutions de proposer des formations attractives pour de nombreux jeunes. Le coût d'inscription, souvent plus élevé que dans le public, est un obstacle, mais les avantages en termes de suivi personnalisé et de formation en alternance sont des arguments de poids pour les étudiants qui cherchent un cadre plus adapté à leurs besoins.

Le directeur de l’ISTEC-Bruxelles, David Bogaerts, déplore la prudence des pouvoirs publics vis-à-vis de l'enseignement privé. Alors que la Fédération Wallonie-Bruxelles a récemment renforcé la protection des appellations des établissements reconnus, elle peine à offrir une information complète et précise sur la réalité des écoles privées, dont la nature évolutive rend difficile un recensement exhaustif.

Malgré les défis, l’enseignement supérieur privé continue de croître, offrant une alternative crédible et recherchée par un nombre toujours plus important d'étudiants. Pour Emmanuelle, l’essentiel reste clair : qu’on étudie dans le public ou dans le privé, l'objectif est le même - former des jeunes compétents, prêts à contribuer à l’avenir de la société.

L'Avenir; 20 août 2024


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