Méthodes actives d’apprentissage

La pédagogie active a pour but de rendre l’apprenant acteur de ses apprentissages afin qu’il construise un savoir au travers de ses propres expériences. Pour ce faire, elle tente d’adapter ses enseignements au développement psychologique de l’enfant. Appliquée à l’enseignement musical, elle défend l’idée que c’est par la pratique active de la musique que les enfants développent leur sens musical. Les apprenants expérimentent la musique avant d’en apprendre les règles. Les habilités de déchiffrage et d’exécution ainsi que les connaissances théoriques relatives à la musique sont apprises plus tard. L’imitation du modèle proposé par l’enseignant joue un rôle important dans la transmission.

Les méthodes qui s’inscrivent dans cette vision pédagogique s’appliquent dans certains établissements d’enseignement artistique à horaire réduit. Il existe différentes méthodes d’apprentissage de la musique, dites actives, élaborées par des musiciens-pédagogues. La liste qui suit n’est pas exhaustive et ne prétend pas attribuer un caractère qualitatif aux différentes méthodes.

  • La pédagogie Fourgon
    Cette pédagogie n’est pas basée sur des manuels théoriques. La transmission de ses principes s’est réalisée grâce aux élèves de la classe de méthodologie dont Jacques Fourgon était le titulaire. Elle met l’accent sur les phénomènes sonores et tente par des exercices spécifiques de les faire éprouver sensoriellement aux enfants. Il n’y a pas de théorie musicale en dehors de la pratique. La rythmique n’est pas appréhendée par l’analyse mais par l’imitation.
     
  • La méthode Jaques-Dalcroze
    Cette méthode considère que l’éducation artistique se construit sur une série d’éléments de base qui sont la sensibilité nerveuse, le sens rythmique et l’expression des émotions. Le mouvement et l’expression corporelle sont envisagés comme outils pour intérioriser le rythme. C’est à partir de cette éducation sensorielle et motrice que s’appréhende l’analyse, la lecture et l’écriture de la musique.
     
  • La méthode Kodaly
    La voix est la base de cet enseignement. D’une part, parce qu’elle est accessible à tous et d’autre part parce que, de par son audition « intérieure », elle est d’une grande valeur formatrice. Les chants et plus particulièrement les chants folkloriques populaires constituent le matériel didactique de cette méthode et sont appris par imitation. La lecture de la musique vient plus tard.
     
  • La méthode Martenot
    L’objectif de cette pédagogie est de permettre à l’enfant dès son plus jeune âge de développer son chant intérieur.  L’audition de petits airs simples et une grande variété de jeux et d’improvisations rythmiques permettent l’extériorisation créative de l’enfant et la constitution d’une mémoire musicale. Les difficultés de la lecture sont dissociées et exercées séparément.
     
  • La méthode Karl Orff
    Le but de cette méthode n’est pas d’apprendre, ni de connaître la musique, mais de la pratiquer et de la vivre. Les affinités inhérentes de l’apprenant avec le rythme et la mélodie sont valorisées afin de leur permettre de se développer naturellement. La créativité et l’improvisation sont recherchées en utilisant, entre autres, l’« Instrumentarium » (ensemble de petites percussions) comme moyen d’expression.
     
  • La méthode Suzuki
    Selon cette méthode, apprendre à jouer un instrument doit s’apparenter à l’apprentissage de la langue maternelle. Pour que celle-ci puisse s’acquérir l’enfant doit être immergé dans un univers où elle se pratique couramment, où on l’exerce régulièrement, où elle est corrigée de façon constructive et encouragée. De ce fait, la participation et l’implication des parents dans l’apprentissage est importante. L’étude des codes musicaux et du solfège est abordée longtemps après la progression méthodologique.
     
  • La méthode Willems
    La démarche de cette pédagogie se fonde sur les rapports psychologiques existant entre la musique, l’être humain et le monde créé. L’étude de leurs principes constitutifs et de leurs rapports respectifs a permis l’élaboration d’une technique qui s’en inspire directement et qui les respecte. Elle s’adresse à tous et poursuit également des buts humains et sociaux. Cette méthode vise à éveiller et harmoniser les facultés innées de tous par l’épanouissement général et par le développement de la mémoire, de l’imagination et de la conscience musicale.
     
  • La méthode Baertsoen (Créatif)
    Pour Baertsoen, la pédagogie est un passage ; l’objet visé, le but à long terme, c’est la création musicale. Proposée comme alternative au cours de solfège, cette pédagogie favorise la rencontre avec la musique à partir de séquences mélodiques simples empruntées à des grands maîtres (Schubert, Mozart, par exemple). Le clavier est utilisé comme instrument de connaissance et la musique est apprise comme une langue vivante. La lecture et la notation sont assimilées ultérieurement.
 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.